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The Bells Angels
Alterzombie

Exposition du 6 au 23 novembre 2013
dans le cadre de la 10ème édition des RIAM

 

Qu’est-ce qui peut encore poser un problème dans l’univers codifié et désinfecté de l’art contemporain? Si l’on songe aux nombreuses expositions actuelles qui s’intéressent aux zones d’ombre de la modernité, à ce qui a été mis à l’écart de la rationalité progressiste, on y trouve un attrait récurrent pour la magie noire, les fantômes, l’hypnose ou les sectes, mais le zombie c’en en trop. Dépourvud’émotions ou de subtilité psychologique, le zombie est une vision anti-spirituelle de la mort, un corps radicalement matériel, en putréfaction, dépourvu d’objectif, morale ou désir autre que cannibale. Le zombie apparaît alors comme une figure cinématographique par excellence, il est avant tout une image. The Bells Angels ont ainsi décidé de mettre en espace les éléments d’un film potentiel: une bande sonore d’Antoine Kogut du groupe Syracuse, une sérigraphie et un recueil de textes de différents auteurs (David Evrard, Azzedine Saleck, Antoine Boute, Charly Delwart, Delphine Bertholon & Olivier Abbou, Patrick de Sinety, Charles Robinson, François Tariq Sardi, Thibaut Gauthier, Karim Charredib) traitant d’histoires de zombie sous forme de nouvelle, poème ou séquencier de film.Si leur livre «Alterzombie» correspond à l’envie de traduire en texte la figure du zombie, c’est à travers l’image et la scénographie qu’il trouve une incarnation dans l’exposition. Le zombie n’est autre que la projection des peurs et des croyances d’une époque, il est un mutant à travers l’Histoire. D’abord il est apparu comme la figure de l’esclave absent à lui-même, dévitalisé, de la culture vaudou haïtienne, tandis qu’aujourd’hui il incarne à la fois la terreur de la contamination, des armes chimiques, et l’anesthésie qui nous rend incapables de vivre des expériences. Au delà de l’évocation de l’aliénation, des peurs collectives d’envahissement, de l’épidémie, des représentations de l’abject et du grotesque, les zombies peuvent apparaître comme des «affamés de vivant» refusant notre condition de mortels, tel que l’affirme Karim Charredib. Les textes publiés par The Bells Angels évoquent autant des formes plus métaphoriques du zombie - les caméras de surveillance qui tournent sans spectateur, par ex. - que des formes fictionelles, détournant les stratégies plus gore de la pulp fiction. L’exposition prend forme à travers des genres considérés mineurs et dépassés dans l’actualité de l’art: le dessin figuratif, la ruine ou le paysage romantique. Le cadavre de l’expressionnisme bouge encore.
The Bells Angels est le duo composé des artistes Julien Sirjacq (né à paris en 1974) et Simon Bernheim (né à Melun en 1975). Diplômés de l’ENSBA Paris en 2000 et 2003. Ils ont participé à des expositions à la Villa Arson (Nice), à la Biennale d’art contemporain du Havre et au Chalet Society (Paris).