Exposition Du 5 au 28 mai 2016
Née en 1972 à Séoul, en Corée du Sud, Seulgi Lee vit et travaille à Paris depuis 1992. Elle a développé une pratique singulière connue pour ses usages de couleurs et de gestes, dans des formes simples mais élégantes, et pour sa performance. Lee décrit sa pratique sculpturale comme utilitaire, intrinsèquement liée au pouvoir, à la fragilité et à la contingence du corps : ses œuvres sont des outils, disponibles tout de suite, pouvant être utilisés par celui qui se trouve à côté. L’artiste utilise des objets du quotidien et exploite des formes et des matériaux populaires afin de manipuler les signes dont ils sont porteurs. Son travail oscille souvent entre le merveilleux et le monstrueux. Elle donne une voix aux objets, détourne le réel par des appropriations, se jouant ainsi de la standardisation du monde. Seulgi Lee réalise des actions, qu’elle envisage plutôt comme des gestes banals, qui prennent un sens s’ils sont placés dans un contexte particulier, comme le sont les événements quotidiens.
Pour le Printemps de l’Art Contemporain, elle propose SOUPE, une œuvre à voir et à déguster sans modération ! Avec SOUPE, Seulgi Lee offre une expérience artistique qui joue avec humour sur notre perception visuelle et gustative, en proposant des soupes de la même couleur que les murs de la galerie. Il y a comme souvent dans son travail une dimension de rencontre et de générosité. Pendant toute la durée de l’exposition, le public est amené à partager une soupe préparée par l’artiste dans un espace qu’elle a préalablement peint. Chacun des visiteurs se fait l’interprète et l’acteur d’une œuvre en construction. L’implication active du spectateur participe pour Seulgi d’une volonté d’abolition des frontières entre l’art et la vie. Elle s’inscrit dans la lignée du mouvement de « l’esthétique relationnelle » qui émerge dès les années 1960, allant à l’encontre d’un art conceptuel porté sur le seul rapport formel à l’objet. Et ce n’est pas un hasard si Seulgi Lee a imaginé ce projet spécifiquement pour la librairie/galerie Histoire de l’œil qui encourage cette porosité entre les pratiques artistiques et performatives depuis sa création et accueille avec plaisir l’art du mimétisme culinaire.